TRIBULATIONS de Christian en Russie

Bonjour. Du 11/12/2024 au 10/01/2025, je vous propose de suivre ce voyage au jour le jour.

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Je vais tenter de transcrire, à l’écrit donc, ce que je vois – de mon œil unique cyclopéen – ce que j’entends et mes ressentis, ceux dicibles évidemment.

Oui, il y aura quelques photos, forcément.

Certes, je ne fais que baragouiner le russe mais j’ai espoir de surnager dans le sillage de Veronika, chanteuse parisienne d’origine oudmourte.
J’y vais parce qu’elle y va et Lycée de Versailles !

J-8 : Je me suis mis dans les conditions matérielles du voyage avec l’admin du site sur le tel… Pour les aficionados de WordPress.

C’est tout petit ! Mais j’ai la loupe pour scruter les menus car mon œil unique, où la rétine s’est décollée, est toujours rempli de silicone.

Comment lire le cyrillique à travers le silicone ?

J-6 : Ma fille Chloé m’emméne au Decatruc compléter ma panoplie…

Zut ! Oû est passé le thermomètre spécial congélateur ?

Mercredi 11 décembre 2024

Ça y est, c’est le grand jour. J’ai dû ôter la bouteille de crème de cassis, la valise dépassait les 20kg réglementaires.

Le TGV est un peu en retard mais j’ai eu une place en premières pour le prix d’une seconde. Alors, pensez !

Sauf que c’est à l’étage. Pas commode.

Jeudi 12 décembre 2024.

Tout en haut de la mer de nuages toute ridée, il est 8h23 et le soleil a surgit.


Il y a des chaos parfois et un bébé pleure. Les oreilles équilibrent les pressions. Le bleu du ciel a trouvé sa place. Le haut-parleur débite sa soupe angloïd. Les hôtesses passent et repassent. Nous sommes… sur Ryanair, bien-sûr !

Et après 2h30 de vol, Riga, capitale de la Lettonie, pas loin de la mer Baltique.

Memo pour se rappeler le positionnement de ces petits états qui comptent pour une voix chacun dans l’UE : Du haut en bas (en latitude) Estonie, Lettonie, Lituanie en suivant l’ordre alphabétique.

On ne verra pas grand chose de cette capitale. Déjà nos regards se tournent vers l’est (Vostok), à 900km.

La gare des cars, pour les ‘sans dents’ qui peuvent pas se payer un Paris-Moscou via Istanbul avec Turkish AirLines.

Les valises se mettent dans une grande soute tout à l’arrière du bus. Nous sommes à l’étage, quasiment devant.

C’est parti pour des heures… Ah ! Pouvoir allonger ses jambes ; positionner ses pieds en hauteur.

Vendredi 13 décembre 2024

C’est la frontière.

Car bloqué à Biratchki depuis hier. C’est aux confins de la Russie, de la Lettonie et de la Biélorussie.

Les lettons nous ont plombés, fait descendre 2 fois ; re-photographié. Un décret de l’UE de mars 2024, un paquet peu connu des fameuses sanctions interdit de passer en Russie avec plus de 60€ ! Mais on n’est est pas limités en dollars…


Ils t’humilient en obligeant les passagers à mentir sur ce qu’ils ont sur eux et ça les fait marrer.

Après 200m en DMZ, autre barrière… C’est la Russie !

Sortir avec tout son barda. Bus au scanner. Repassage, comme pour l’avion, des habits et valises au détecteur, enlever sa ceinture qui sonne au portique, copier 2 fois son visa avec un stylo.

Une gendarmette genre maton te scrute, demande ton âge.
Tu dois déclarer que tu n’as rien à déclarer.

Il est midi. On n’a toujours pas bougé. 2 passagers, qui n’ont pas tout juste, bloquent tous le monde. Des allemands, un italien.

Il n’y a rien à acheter ni à boire ici mais il y a des toilettes.

C’est inimaginable : Les gens ne râlent pas ! Le bus ne repartira pas en laissant un gugusse derrière.
Tous pour un…

C’est la réalité de la guerre. Les russes ne peuvent se permettre de terroristes sur leur territoire.

Libérés, Délivrés ! Les 2 dernières barrières se sont levées… La route est libre. Je suis en Russie 🙂

Après 15h d’attente à la frontière Lettonie-Russie, nous rentrons dans les terres peuplées de forêts.

Enfin la pause casse-croûte ! Tous se précipitent vers du chaud, un met typiquement russe !

Arrivés à la gare des bus, on trouve un taxi qui nous conduit chez une connaissance, louant son logement pour cette nuit.

Samedi 14 décembre 2024

Il a neigé. Normal, c’est Moscou.

Notre hôte est fière de montrer l’usine d’aéronautique qui lui bouche le paysage. On est pourtant au 14ème étage.
Elle est fière également du frigo qui est grand et pas de couleur blanche.
Des icones sont aux murs.

Elle tient à nous accompagner au train.
Elle s’appelle Mila, en fait Ludmila. C’est elle qui, bien vite, tire ma valise qui est si lourde. Je manque de force.
J’ai la crainte de glisser. Elle l’a vu.

Elle nous pousse dans un bus. Puis c’est le métro, le fameux métro moscovite. Tout y est nickel ; j’aurais aimé prendre le temps de visiter les stations. Il y a du monde mais je m’y sens bien. Ça ne sent pas mauvais.

Il y a des escaliers. ll faut monter, descendre et encore monter… Le sac à dos me glisse des épaules, la veste donnée pour -25 pèse si lourd ! Quelqu’un me secoure avant que je ne vacille. Un jeune.

Il n’y a pas un seul mendiant. Avec toute cette neige, de plus ; un monde blanc !

Mila dit qu’il me faut une femme russe.

Elle nous largue. On arrive à la gare de Kazan, la gare des trains qui vont vers l’est.

Je suis ému tellement c’est vieux, grandiose et moderne en même temps. On repasse les portiques ; d’un côté les gens, d’un côté les valises et de l’autre, les téléphones.

Notre train arrive. Une dame réduit l’espace entre quai et wagon en positionnant un petit pont en alu, de plain-pied, qu’on franchit en file indienne, après avoir présenté son passeport.

La dame n’est pas contente. Veronika n’a pas pu enregistrer son patronyme en prenant le billet sur internet (de la forme prénom du père + ovitch pour les messieurs et + ovna pour les dames). Elle prendra 100 roubles (1 euro) d’amende !

Le train express Moscou-Ulan Ude, prévu pour partir à 16h23, part à 16h23.

Dimanche 15 décembre 2024

…  » Pas eu le temps de regarder passer ma vie…  » ainsi le chante Bruel ! Gêné pour voir les lettres au clavier du téléphone, je rame, une main tenant l’appareil, l’autre la loupe, le petit doigt frappant.

Aussi passons, en attendant car j’y reviendrai, directement à :

Lundi 16 décembre 2024

Ça les gens, c’est une banque. Comme au CHU, il faut prendre un ticket. Il y a beaucoup de monde.
Les personnes restent habillées, gardent leur couvre-chef pendant tout le temps

Et ils ne sourient pas… Ça c’est vrai.
C’est très déconcertant pour moi.

J’ai changé pour des roubles. Un de mes billets de 50€ a été refusé par la demoiselle,

Voilà, c’est fait. Après le passage obligatoire chez l’opérateur qui capte le mieux dans le secteur pour obtenir une seconde SIM, donc un numéro russe et des gigas à gogo (pour 1 mois), j’attends qu’on m’appelle pour ouvrir un compte dans la plus importante banque russe… Et j’obtiens dans la foulée une carte de crédit, toute verte. La fameuse carte MIR, comme la station qui tournait là-haut. Ça veut dire Monde, ça veut aussi dire Paix !

Mardi 17 décembre 2024.

Veronika est partie pour 7 jours. Je serai chaperonné par 3 de ses amies, toutes veuves, forcément.

Je retrouve ainsi Nadejda Б qui me fait la visite du centre culturel du village. Sur la photo, il est dans le fond. Devant se dresse 2 monuments d’époque soviétique. On voit l’étoile rouge, on devine l’obélisque et il est écrit, en cyrillique évidemment, j’aime Kigbayéva, Я ❤ КИГБАЕВО, le nom du village. La sorte de cage de foot jaune au premier plan, c’est une conduite de gaz.

C’est d’abord la partie musée consacrée au passé militaire avec des photos, des objets ayant appartenu aux hommes du secteur. Là un père, un oncle, là une autre, évidemment devenue grand-mère mais là, toute jeune et frêle sur le tracteur pendant la  » Grande guerre patriotique  » (seconde guerre mondiale).

Voilà le film officiel du village, sans doute d’époque soviétique,

Et on arrive forcément à l’actualité brûlante puisque les familles, même d’ici, à 1300km de Moscou, ont au moins un enfant au front.

Dans l’atelier qui jouxte le musée, il se tisse, il se coud, il se noue des filets de camouflage pour les hommes et leurs outils c’est à dire les armes ; ne vont-ils pas -на работе- au travail ? Mais aussi les moufles à 2 doigts -pour pouvoir tirer- et ce tapis en deux volets pour le dos et les fesses au sec dans le fond des tranchées.

Mercredi 18 décembre 2024.

C’est Nadejda Ш. qui s’y colle aujourd’hui. J’ai tout juste pu enfin me laver, raser à l’ancienne dans une cuvette avec un seau d’eau chauffée par 3 tournées de bouilloire sur la gazinière… Retour en enfance.

Et bien-sûr il a fallu faire la neige.

Les magasins, магазин en russe -voyez que c’est pas dur ! – sont sur la place centrale. C’est à 700m je pense mais c’est dans la neige ! Je rame. Ils vont tous si vite et avec aisance. Nadejda me demande tous les 100m si je suis fatigué ; elle m’empoigne sous le bras d’autorité aux endroits délicats.

Un marchand a étalé dehors ses chaussures, genre après-ski bien fourrés. Il n’y a pas ma taille. Il n’y a pas les bâtons pour tenir sur la neige qu’utilisent les vieux.

J’achète à l’intérieur des pommes et des mandarines car je suis en manque de fruits. Les pommes, c’est 116 roubles le kg et les 6 mandarines, 140, environ 1,40 €. Du luxe manifestement. D’ailleurs, personne n’en mange.

Chez Nadejda, c’est encore 700m plus loin. Ils n’ont pas de voitures ici ou quoi ?

C’est un quartier avec plein de belles et grandes maisons, en parpaings celles-là, avec une sérîeuse barrière pour le coup et des verrous plein les portes.

C’est écrit il y a un chien en colère ici ! Et de fait, je dois attendre dehors que mon hôtesse le serre à la niche.

Et c’est le rituel de l’entrée chez quelqu’un : tapez ses pieds avant la première entrée, épousseter la neige du dessus des chaussures avec une sorte de balayette en paille, puis se déchausser, enfiler les savates tendues obligeamment, poser sa veste plombée de gants et de bonnet… Il me revient la douceur de mes années à Uzès et Aix-en-Provence !

Retour au présent. L’intérieur est magnifique, le poële ancestral imposant. Bien-sûr il y a maintenant le chauffage central, la salle de bain moderne que je suis invité à visiter pour laver mes mains.

Récompense des efforts du matin : le bortsch, la soupe traditionnelle de l’Ukraine à la Sibérie, à la betterave et à la viande avec sa crème fraîche, un must !

Sans oublier l’ail, par gousses.

On devise par Google trad interposé quand c’est pas du basique ou bien quand mes neurones se nouent car c’est épuisant.

 » A minuit, d’une voix douce de Séraphin, elle me demanda si je n’avais pas faim… » chante Brassens.

C’est un peu ça car elle refait derechef, après le riz carottes-oignons et ses concombres maison, elle repart donc sur des beignets de courges en m’invitant à l’aider aux pluches et je m’exécute.

Nadejda Ш. dit en rigolant que c’est la seule manière de faire avaler de la courge à son petit-fils. Je lui dis que ma femme faisait des beignets identiques, avec les mêmes intentions, mais aux choux-fleur pour notre petite-fille… Et je m’écroule discrètement en pleurs.

Jeudi 19 décembre 2024.

J’ai repoussé le RDV à 11h30 au centre-ville. Il n’a pas neigé. Une elfe a déposé deux bâtons de marche au portillon ! Ça aide super bien. J’apprends l’humilité… Au bazar, j’achète pour 20€ de bricolage. Au Casto de chez moi, j’en aurais eu pour 100.

Forcément, je suis convié à partager le thé et Nadejda Ш. malgré son mal de dos, a apporté des petites tourtes au chou et à la viande, les fameux pelminis.

Une  » Master « , une experte en tissage est venue pour aider les employées à monter les métiers à tisser anciens et manuels ; des pièces du musée en reconstruction.

Je prends congé, traverse l’esplanade, un peu en surcharge de sacs du fait des achats mais bien stabilisé par les bâtons.

La bibliothèque respire comme une ruche, d’enfants en répétition du spectacle de Noël ou à la confection des décos.

Comme je ne veux mettre personne dans l’embarras à fixer un prix pour ces merveilleux travaux, j’ai décidé de m’acquitter de ma dette d’hier, une lampe-tempête

qui m’éclairera le chemin, dans le gros temps.

Je fais donc un don pour les Soldats, qui sont des humains d’où qu’ils soient, afin d’aider à l’achat de matériaux de base servant aux doigts agiles que j’ai vu fabriquer filets, gants et chaussettes mais que je n’ai pas photographiés.

Vendredi 20 décembre 2024.

Je reçois un message Telegram ce matin qui me demande de retirer les photos du blog concernant le musée… Je retire donc les photos militaires.

Je reçois un autre message qui me dit que la visite du musée de Sarapoul, la grande ville, est annulé.

J’achète du petit déjeuner comme d’hab puisque, finalement, c’est comme si j’étais chez moi le matin à part que le soleil ne se pointe que vers 10h.

Nouvelle visite au bazar pour acheter un deuxième tapis, une sauteuse, une passoire à thé et une rallonge. Il n’y a plus de tapis dans le magasin du coup ; pas d’appros avant samedi.

Je vais au RDV des dames du musée pour le thé ; en fait je l’ai enfin compris, la pause méridienne, en bref, le casse-croûte. On m’y sert fièrement un  » Napoléon « , une sorte de mille-feuilles très crémeux.

C’est de nouveau une invitation à aller manger une soupe chez Nadejda Ш. mais je décline. J’essaie d’expliquer, en pure perte, qu’avec ce qu’elles m’ont déjà fourni, j’en ai pour deux jours et que je ne veux pas jeter… Je montre la poêle et l’huile – de tournesol, forcément – acquises dans l’intention de cuisiner.

Ce que je ne manque pas de faire dès mon retour, selon la recette suggérée :

Nadejda Б. est très ennuyée quand je lui fais part de ma demande – en sommes, je n’ai cottoyé que des femmes depuis dix jours – de partager quelques jours dans une famille russe, c’est à dire avec un papa, une maman et des enfants…

Ça a l’air très compliqué.

Il m’avait pourtant semblé que j’avais suffisamment démontré que je suis une personne plutôt agée, plutôt affaiblie sinon affable et dépendante.

Mais non, je reste un mâle !

Justement. Où sont les Hommes ? J’ai cherché le bistrot, le cani, le bar du coin. Nietou! Ils bossent donc tous ? Toujours pas bu de vodka. Un comble !

Nadejda dit que son fils me propose demain, parceque c’est samedi, un RDV aux Bains publiques. Je répète que le banya ne m’est pas permi à cause du cœur et de l’œil…

En fait, c’est la traduction de Google. Le « bain public » est en fait un bain privé, en famille. « Il n’y a pas d’intelligence artificielle »¥⁰ écrit Slobodan Despot dans son Antipresse.

Finalement, je devrais pouvoir découvrir une famille demain, quand ils seront dispo.

16h. C’est le soir qui tombe. Je le ressens fortement. Il est 13h en France. L’heure de la sieste…

16h33. Un cyclone déboule dans la chambre. C’est Ivan, une douzaine d’années, le cartable encore dans le dos. Il traîne un long tuyau à moitié gelé derrière lui, cherche à le réchauffer sur les radiateurs.

Il explique, via Google, qu’il va  » pomper  » la neige du toit ! Il ressort et revient bientôt avec une rallonge qu’il branche dans l’autre chambre et la fait passer par une fenêtre qu’il a entr’ouverte…

Le voilà ressorti. Chaque fois, rituel des chaussures ôtées puis remises. Par contre, comme tous ses semblables, il garde manteau et bonnet en permanence.

Idem dans tous les endroits publiques où je suis passé, banque, magasins, je suis le seul à me découvrir, descendre la fermeture éclair, me mettre à l’aise. Le seul ! Et ça peut durer des heures.

Il souffle en vain dans son tuyau qui reste rempli de glaçons. Entre-temps, j’ai fait bouillir de l’eau vidée dans une bassine. Il concède de mettre le tuyau dedans, se brûle les doigts en cherchant à le maintenir au fond ; je lui tends une planchette en bois.

Il est ressorti avec son tuyau. Il rentre, demande si j’ai une lampe, ressort, rentre et maintenant, veut des gros gants…

Il revient, refuse boire et manger. Je demande à mon tour si je peux photographier ce qu’il fait dehors car je ne comprends toujours pas la manœuvre. Il prend mon tel et nous fait un selfi ! Et il part.

Samedi 21 décembre 2024.

Je rouspète après Ivan qui a embarqué la pelle à neige. (en fait, j’ai appris plus tard qu’il l’a rangée dans l’appentis)

Je suis attendu à 13h dans la famille de Nadejda Б. Elle est la Babouchka, pour lors l’arrière grand-mère d’une petite Léa de 10 mois.

C’est le petit-fils Igor qui passe me ramasser en voiture. J’ai mangé avant. Erreur ! J’ai oublié qu’ici, le repas du midi, au demeurant léger, se prend vers 14h…

Un molosse monstrueux nous accueille, moi et Babouchka avec des aboiements à faire peur, dressé derrière les barreaux d’une cage pour fauve.

Personne ne s’embrasse ou se sert la main mais c’est chaleureux quand même. Là aussi, je suis convié à me laver les mains.

Bien-sûr, la maîtresse de maison me sert de la soupe et un plat à la viande. Tout est délicieux. Natacha, la maman de la petite me questionne et nous rivalisons de vitesse de traduction avec nos Google, quoiqu’ils utilisent maintenant plutôt Yandex.

J’explique nos démêlés à la frontière lettone et pourquoi je suis venu. Le frère est parti se coucher ; on vient le chercher pour la photo.

Le grand-père, lui, est encore au travail. C’est pourtant samedi. Cette fois encore je n’aurai pas eu d’hommes comme interlocuteur.

Je suggère qu’elles chantent une petite chanson pour le bébé de 10 mois :

Igor nous ramène. Je n’accompagne pas Nadejda à la messe car me prévient-elle, l’office dure 2h30 mais surtout, je ne me sens pas de chercher l’isba dans la nuit, le froid et la neige.

J’essaie une question à l’attention d’Igojr : « Igor, excusez-moi. Où vont les hommes d’ici quand ils ne sont pas au travail ou à la maison ? »… Il n’aura pas l’occasion de répondre car nous sommes déjà arrivés.

L’entrée de la maison de Veronika.

Dimanche 22 décembre 2024.

J’ai reçu tard hier soir un message de Nadejda Б. Elle me questionne sur mon travail, veut voir des photos de ma famille. Je lui ai envoyé tous ça.

Je comprends cette demande ainsi : D’une part, quand bien même on se côtoie depuis 8 jours, elle sait peu de choses de ma vie. En tant que Babouchka, elle ne peut amener chez ses enfants un élément qui pourrait s’avérer toxique ; de plus, un homme ici se définit, je le réalise peu à peu, par son travail, ou celui qu’il a eu et sa famille.

Natacha, la petite-fille de Nadejda Б. m’avait dit que le camion de poubelle passe à 10h45 et que je verrais des gens qui l’attendent. Je me pointe à l’intersection, face à la maison, certes à 10h47. J’attends 1/4h en vain.

Il me faut 1h30 pour rejoindre le centre de Kigbayéva, faire 2 magasins et rentrer. Les 4 magasins sont ouverts 7 jours sur 7 ! Pour cause de concurrence m’a-t-on répondu. Pas un jour se passe sans étonnement…

Il est écrit Magasin, alimentaire sans doute. A gauche, conduite de gaz jaune et conduite d’eau chaude franchissent la route à 4,5m de haut.

Nadejda Б. me propose une visite dominicale à son frère André et sa famille autour des 14h. Ils ont une belle maison tout à côté. Pas de gros chien ni de gros verrous ici mais un veau, curieux et pacifique comme ses congénères, pointe son museau vers nous.

Après le quasi cérémonial du sas entre le dehors et le dedans, je déboule manquant m’étaler dans le salon où est André devant une grande TV en sourdine. Je n’ai pas vu la différence de niveau entre les pièces, ce qui est fréquent, finalement, dans les façons de construire par ici.

André, malgré l’apparence, fait toujours parti des actifs et me questionne aussi sec sur le montant des retraites en France, en sommes le pouvoir d’achat. Je le renseigne et prenant l’exemple du kg de pommes ici (1,16€) et du ticket de bus (0,70€) je peux affirmer que la vie est 3 fois moins chère, du moins dans la République d’Oudmourtie (grossièrement le niveau Région même si ça peut être plus grand que la France) mais je crois savoir qu’au niveau des charges, des impôts, de la TVA, on doit en France, payer 4 fois plus.

Il me demande du coup combien j’ai payé pour l’opération des yeux avec A. G. Je lui dis que c’est gratuit mais pas pour l’hébergement. Je crains d’ailleurs que, sans mutuelle, l’hosto ne me réclame 700€ pour les 2 jours…

Nadejda, l’épouse d’André s’est activée tout ce temps aux fourneaux. Ils attendent leur petite-fille, championne nationale de fléchettes et ses parents. Ils arrivent, flanqués d’un chien pas très grand et pas méchant du tout . Première poignée de mains, de la part du Papa, franche et musclée et que je reçois solidement.

Je suis déjà attablé devant la soupe parfaitement délicieuse confectionnée par André, du lard et plein d’autres bonnes choses. Il dit que ça ne vaut pas celui qu’il faisait quand il était paysan dans toute cette période qui a duré près de 20 ans, après les bolcheviques et où il fallait survivre.

Il a sorti un  » tord-boyaux  » traduction Google, de derrière les fagots. Premier verre, première trinquette sur le territoire russe !

Arrivent droit du four, les шаньги (chaneguis) ce sont des mate-faim avec de la purée au-dessus.

André et son fils sortent travailler à l’écurie, profitant de la dernière heure de jour. Je reste avec les dames et voilà le fameux Дружная семейка, littéralement, Famille sympathique. Une pâte briochée où dans chaque bouchée, on mord dans un petit fruit confit. Abricot peut-être.

A sa gauche, un tube aplati de moutarde genre Dijon mais pas trop forte.

Dehors, les hommes ont posé un long balai de branches de noisettier (орешник), vrai balai de sorcière et tout le monde se bidonne quand je demande si Baba Yaga est là !

Je sors enfin le Duduk. 6 mois de silence après que l’ophtalmo m’a interdit de souffler dedans, pour 1mn de jeu, tout juste honorable. S’entraîner, S’entraîner sans relâche, jamais, sinon…

Je suggère la photo… de famille, avec le chien. C’est Nadejda Б. qui la prend.

Lundi 23 décembre 2024

Maintenant, je n’use plus qu’une seule bouilloire pour me laver. Je songe du coup à la polllution occasionnée par ces milliers d’explosions quotidiennes de part et d’autres des frontières en ce moment même ; à compter en plus des maisons éventrées et des chairs déchiquetées.

Nadejda Б. me relance pour le thé de 11h. Je ne vais pas au Centre aujourd’hui ; Veronika a écrit qu’elle arrive et je tiens à finir les petits bricolages, d’autant qu’il faut rendre l’escabeau prêté par André.

La cuisine de la maison.

Veronika est revenue en Lada. Elle a besoin de rester seule, tranquille après les excès de veille de sa tournée sur Ekaterinbourg et Ijevsk.

Elle m’entraîne cependant à pied dans la nuit chez Tatiana, une amie de sa mère décédée qui vit avec son fils, Vladimir. On apporte un de mes paquets de chocolats Lindt. Veronika dit que les russes n’aiment pas notre chocolat ; ils considèrent, dit-elle, que le leur est le vrai chocolat. j’en ai goûté, c’est un truc chimique sans cacao, si ça se trouve !

Le chien à sa chaîne, le sas pour se changer, les poutres en travers des portes… Je passe tous les obstacles presque aussi vite que les natifs !

Le thé est, bien-sûr, bien accompagné. Veronika a beaucoup de choses à dire. Je laisse Google ouvert pour choper quelques bribes à la volée mais ça demeure incompréhensible.

Je tente de parler de la pluie et du beau temps, en l’occurrence le froid annoncé pour demain, autour des -16 et je demande au frère une clé de 10 et une de 13 pour démonter la batterie. Il apporte aussi une égoïne. Plus moyen de se défiler ; j’ai tous les outils pour finir les petits travaux domestiques ! Il va lancer le poële pour chauffer le banya, car le samedi, c’est le bain.

On rentre. Devant la voiture, un couple qu’elle connaît ; il était électricien auto et dit que pour cette nuit, pas la peine de démonter la batterie…

J’ai fais une soupe, presque à la russe, avec du tvarog, genre de caillé en passe de durcir. Veronika apprécie. Elle repart car le banya est prêt. C’est une institution. C’est très important dans toutes les familles, pas seulement pour se laver mais pour se détendre. Il y a parfois, une pièce annexe, sans grosse chaleur, pour causer, prendre le thé. Des thermes dans chaque maison.

Veronika revient déçue. Le banya n’était pas assez chaud, trop petit, trop de plastique… Elle rapporte cependant une branche de résineux, пихта, que Google traduit par sapin mais dont l’odeur, très agréable, est plus proche de l’if.

Mardi 24 décembre 2024

On s’est couché tôt et je me lève avant le jour pour écrire. Le ciel est sans nuage. Le soleil se pointe ; il ne montera pas très haut pour 5 ou 6h de jour.

On aperçoit le clocher de l’église à gauche du pin.

Vladimir arrive pour prendre les mesures afin de reconstruire le banya de l’isba, cet été, aux canons de Veronika avec, surtout, un poële en terre réfractaire et un volume genre poële alsacien afin de dispenser une chaleur douce et continue et que du bois de tous les côtés.

Hier soir, avant l’extinction des feux, on a réservé 2 nuits pour moi dans un hôtel, à la ville, Sarapul, à 13km. Veronika souhaite se retrouver seule dans la maison de sa Maman.

La Lada a démarré comme une fleur. Le pare-brise mettra longtemps à se dégivrer. Comment voit-elle ?

Il n’y a pas (encore ? ) de rond-points, pas de Stop aux intersections dangereuses ; en particulier quand une route secondaire rencontre, en forme de patte d’oie, une route principale. Il y a beaucoup d’accidents là dit Veronika… Rajoutant que, ici, les gens ne sont pas infantilisés ! Je trouve qu’elle utilise peu les clignotants ; c’est vrai qu’elle est parisienne.

On fait le tour, en ville, des administrations car elle doit régler un tas de paperasses. A un moment, ça ferme et on va manger aussi, de fait. C’est le coup de bourre à l’espèce de cafétéria-boulangerie du coin.

Je suis très embêté car rien ne me permet de distinguer les magasins. Les genres sont écrits en tout petit sur les portes-même… si tant est que ce soient des magasins, ou des restos.

Finalement, c’est l’hôtel. Même problème, comment les reconnaître ? Une porte blindée où il est nul part écrit Hôtel, même en cyrillique. Ça pourrait étre un club privé.

C’est le grand luxe, un airbnb plutôt, avec cuisine, sdb et chambre 2 lits. 36€ les 2 nuits.

Les consignes pour le bruit entre voisins et bien fermer les portes.

Je réalise, parceque de partout affluent les Bon Noël qu’on est le 24, que c’est la Veille de Noël, le Réveillon ce soir, le sapin et les cadeaux demain matin, le repas en famille !

Calendrier julien oblige, la Noël orthodoxe c’est le 7 janvier ; donc ce soir, demain, pour les russes, c’est rien.

Moment de solitude.

Je décide de sortir et de me taper… un resto. Météo France annonce -18. C’est pas à côté.

Ça fait plutôt boîte de nuit. Rien d’écrit. En fait, ça fait les deux !

Je suis le seul à manger. Il n’y a pas de soupe le soir ; c’est pourtant ce que je préfère. Tant pis, ce sera 2 plats principaux + vodka. C’est la Fête, non ? Les desserts, c’est pas ça qu’est ça, d’après mon peu d’expérience.

Ça c’est très bon, pour moi ; une purée avec des concombres marinés comme il n’y a qu’ici, du poulet à l’aneth il me semble et une sauce très onctueuse et goûteuse, genre maître d’hôtel. La vodka aussi a du goût.

La suite ce sera un foie de veau tomates à la provençale ; sauce barbecue, hélas. Mais ça me plaît. Veronika dit que les russes mangent pour se nourrir mais, là, c’est 2 crans au-dessus ! De ceinture, bien-sûr.

Je demande chiotte, pajaosta ; ça veut dire l’addition, s’il-vous-plaît ! C’est 13,90 €.

J’aurais dû faire suivre les bâtons de marche nordique de Nadejda. A se donner des baffes ! Heureusement, il n’y a pas à marcher sur la chaussée. Un passage étroit de neige tassée rend possible la déambulation sur le trottoir… Pas toujours éclairé et qui jouxte des terrains vagues. A Battant, j’aurais peur. Je vérifie, sur Maps, de temps en temps et… Je tombe sur cette merveille :

C’est le dessert ! Nougatine, meringue, glace vanille et crème : Un vacherin !

Mercredi 25 décembre 2024.

Pas de table de nuit, pas de lampe de chevet et pas de va-et-vient non plus. Connaissent pas ? Dans une chambre, c’est pourtant bien les va-et-vient… Électriques, des interrupteurs. Décidément, je ne regrette pas d’avoir fait suivre la frontale. Mon cadeau de Noël, ce sera la douche. Enfin, après 15 jours !

Veronika arrive pour me délivrer de mon jeûne. Il n’y a pas eu de p’tit dej mais j’ai pu faire laver le linge de 2 semaines. Elle dégotte une cantine d’entreprise ; on est mercredi, c’est la semaine et elle n’est pas sainte. On mange bon et bien pour 3,50€ chacun.

La Lada nous mène à travers la ville, d’une administration l’autre. L’issue est kafkaïenne, c’est à dire qu’on ne l’entrevoit pas. Il manque encore un papier…

Du coup on fait un bout de tourisme.

C’est la datcha, la maison de vacances, du Maire, Bachenine, figure populaire du passé de Sarapul et dont j’ai photographié la maison toute illuminée que j’ai comparée à un dessert glacé, en rentrant cette nuit. C’est un homme important pour cette ville car il a fait plein de choses pour les gens et ne s’est pas contenté de s’en mettre plein les poches, comme la plupart !

C’est si pénible de sortir, se rhabiller, rentrer, se dévêtir, se couvrir de nouveau, ressortir, progresser dans la neige transformée en magma jaunâtre, contrôler sans cesse son déséquilibre, éviter les pièges glissants, métalliques souvent !

Là je comprends, à travers le corps épuisé, enfin pourquoi tous les gens gardent chapkas et manteaux verrouillés même longtemps, à l’intérieur.

C’est trop pénible d’enlever-remettre sans cesse.

On cherche un bistrot, une terrasse pour boire un coup. On finit au supermarché. Enfin, je croyais à cause des caddy. En fait, dans le même volume parallélépipédique auquel on est accoutumé, s’agglutinent 4 ou 5 grandes surfaces étranglées de pleins de petits commerces genre souk.

On tombe sur un étranger à fort accent, type basané qui trône dans le volume d’un container et qui vend une foultitude de produits tadjikes, kazakhs, enfin du sud en sommes. On lui prend du thé, du raisin noir aux grains très allongés, des kakis. Veronika dit que, même si c’est pas écrit bio, c’est plus bio que chez nous car les terres n’ont pas été usées par les pesticides et les engrais. Ils n’ont pas l’argent pour en acheter !

On va quand même dans la partie alimentation. Bon ! C’est pas Carrouf. Je trouve des brioches fourrées confiture avec du fondant blanc dessus, genre chnek lorrain et des arachides crues, donc pas grillées comme j’achetais à la Vie Claire il y a 50 ans. Il y a des chaussures très légères en laine de mouton feutrée du Kazakhstan, idéales pour la neige dit Veronika.

Elle me parle d’un livre sur la seule guerrière femelle du temps des Tsars, passée par Sarapul, Nadejda Dourova, qui telle notre Jeanne d’Arc a gravé son nom dans l’Histoire de la Russie au temps des guerres napoléoniennes.

De retour dans ma cellule, je conclus pour la soirée mes échanges épistolaires via Telegram avec Nadejda Б.

Elle : Спокойной ночи! Надеюсь, что и в Сарапуле ты нашел для себя что-то полезное

Bonne nuit! J’espère que vous avez également trouvé quelque chose d’utile pour vous à Sarapul.

Moi : Tout est utile à ma compréhension de la Russie et des Russes.
Il y a des moments difficiles et d’autres faciles et agréables. En France aussi. Cependant, les gens restent les mêmes. Le système d’organisation politique et culturel peut être très différent. Seule la foi en quelque chose de plus grand peut nous donner l’espoir et la force d’avancer. C’est ce que j’ai dit à Veronika.

Все полезно для моего понимания России и русских.
Здесь есть трудные моменты и другие, легкие и приятные. Во Франции тоже. Однако люди остаются теми же людьми. Система политической организации, культура могут быть самыми разными. Только Вера во что-то большее может дать нам надежду и силы двигаться вперед. Вот что я сказал Веронике.

Jeudi 26 décembre 2024

On part en Lada pour Votkinsk, la ville de Tchaikovsky, proche de la rivière Kama, en direction de Perm.

On traverse des champs pétrolifères, parsemés de  » vaches « , ces sortes de grues à contre-poids qui pompent au ralenti le précieux nectar, telles qu’immortalisées dans Dallas.

Et d’ailleurs la Lada fait bip-bip ; on est sur la réserve… Une station automatique mais pas totalement, est proche ; il y a un bonhomme dans sa guérite et qui aide les novices. On paie par carte mais c’est à l’intérieur, chauffé.

Pleurons ensemble ! C’est en centimes d’euros et même un peu moins.

Il est 14h passé, on approche et on a faim. Justement, c’est le relais espéré par Veronika et ouvert 7 jours sur 7 et 24h sur 24, comme sur l’autoroute. Et d’ailleurs, des autoroutes comme on connaît, on n’en voit pas.

Pour le coup, c’est l’abondance. On y va fort. La soupe, certes, mais les chachliks, les brochettes et kholadnas, fromage de tête en gelée… Bien-sûr, alcool niet, car pour la conductrice, en Russie, 0g autorisé.

On arrive au Musée où 30 chaises attendent le concert programmé de Veronika.

A la fin, je suis convié sur scène pour un duo improvisé soutenu par l’accordéoniste. Ce sera « Petit Papa Noël  » !

Comme on m’attend sur un petit mot en russe, je dis simplement « Дружба Франция Россия ! Tак было, так есть и так будет всегда  » : Amitié France-Russie et, reprenant une strophe de l’hymne de la Fédération : Cela fut, c’est et ce sera toujours.

Soirée entre filles à laquellle je suis convié… J’y apprends déjà qu’on attend de moi que l’homme empoigne la bouteille et fasse le service ! C’est Irène qui s’y colle au fourneau ; normal, c’est chez elle. Concerto de Yandex vs Google Trans (late)

Vers tard, Tatiana me racompagne en taxi à mon hôtel. J’ai eu droit à ma ration de bonbons pour la route et un doggy-bag.

Vendredi 27 décembre 2024

Une journée un peu de repos, finalement. Veronika vient me prendre vers 13h ; on va chez Tatiana qui n’est pas en forme.

On passe devant une usine d’armement ou un musée, je ne sais plus. Tatiana s’est démènée pour assurer une table pleine.

Plutôt que la table, impeccable, je photographie le côté intérieur de la fenêtre qui porte un nom spécifiqlue, tout comme le côté extérieur d’ailleurs, genre le visage de ĺa fenêtre, en traduction.

C’est la maison des chats ici, une bâtisse construite par les étudiants pour s’abriter, à l’époque soviétique.

C’est écrit : Les chats gardent la maison.

Veronika et Irena montent dans les tours, pas une ne veut lâcher le morceau. Hélas, je ne comprends rien de la conversation.

Vers 15h30, c’est la nuit qui arrive. Je le sens, j’ai besoin de dormir. C’est épuisant de tenter de capter 3 mots de çi de là.

Elles me proposent un concert au Théâtre mais je ne peux plus. Je n’aspire qu’à rentrer d’autant que je vois encore moins dans le noir où mettre mes pieds.

Veronika me ramène donc et me gronde : Ces femmes se décarcassent pour montrer leur belle ville à un français et en refusant, je ne fais pas honneur. En passant, on croise un distributeur… D’eau !

Samedi 28 décembre 2024

Il est 11h. Comme tous ces 3 matins, la femme, employée de l’hôtel présente aujourd’hui, m’a apporté café expresso plutôt longuo longuo, yaourt aromatisé et 2 mate-faim chauds pâte à beignets roborative et légèrement sucrée, à 8h pétante. Mais c’est ce que j’ai commandé via mon interface traductrice, un peu au pif quand même.

C’est Irena qui est là avec le taxi. On rejoint Tatiana au musée Tchaikovsky.

C’est une maison familiale cossue, son parc, ses dépendances avec son orangerie. Domaine alloué par la firme métallurgique qui emploie le père du futur compositeur, en bordure du прудь, l’étang artificiel de 300km² qui baigne la ville de Voitkinsk.

Sa surface, recouverte de neige, est gelée où des pêcheurs, petits points noirs sur l’horizon, traquent brochets et gros gougeons ; on discerne parfois, les couleurs des abris coupe-vents.

Il est là, à gauche, déjà grand à 8 ans, avant son départ définitif de sa ville de naissance.

Je déambule, flanqué de ma tablette qui débite, en français, ses explications à mesure de la progression dans les pièces : La salle à manger, le salon de jeux, le salon de musique, la nurserie, la chambre des enfants, la pièce des domestiques…

Désolé, j’ai beaucoup de photos mais ça ne veut plus rentrer ! Au secour les grands prêtres de WordPress. christian@albares.ch

On y voit une image de troïka cet attelage de 3 chevaux lancé à vive allure et traînant un traîneau, pour le coup, avec un équipage de 2 soldats et un conducteur debout, le fouet en main.

Les ustensiles et matériels familiers de cette époque sont exposés. On a là comme un condensé d’un musée des Arts et traditions populaires de la fin du XIXème siècle avec la tisserande grandeur nature à son métier, l’enfant dont le couchage est inclu dans une partie de l’énorme poële.

On se retrouve dans la salle d’étude du jeune Piotr où lui est enseigné la musique, certes, mais aussi le français.

Une vidéo termine la visite de la maison.

L’extérieur n’est pas de moindre intéret. On peut enserrer un arbre de plus de 2 siècles, comme au Qi-Gong. Dans l’orangerie trône un muguet géant en fleurs.

Après un copieux repas à la cafèt du coin je dégotte une bouteille de ‘Champagne’, un mousseux du sud, plutôt de Géorgie, le berceau du vin, d’où les Romains auraient rapporté le processus de vinification.

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